Mais quel temps !!!!! et chez vous ???
Le musée Lalique reflète la vie et les œuvres d'art de l'artiste René Lalique, un des bijoutiers et verriers
majeurs du monde.
Outre la collection des œuvres d'art, de
multiples documents iconographiques, audiovisuels et multimédia
prolongent la visite et faire découvrir à toute la famille le
contexte artistique, historique de la création Lalique.
Le musée permet également auxparents et enfants d'avoir une vision globale de l'Art nouveau puis l'Art décoratif en France fin XIXe-début XXe
siècle.
"Créer ce qu'on n'aura pas encore vu"
Lalique, c’est un label de lumière pure.
Celle qu’il aura cherché à atteindre toute sa vie. Très tôt doué pour le dessin, l’artiste est né en 1860, à Ay, en Champagne. Il a seize ans quand son père meurt, et tout en suivant les cours de
l’Ecole des Arts décoratifs à Paris ou de la School of Art du Sydenham Collège, en Angleterre, il entre par la petite porte, comme « dessinateur en chambre » chez les grands joailliers, Cartier,
Boucheron, avant d’ouvrir ses propres ateliers en 1886. A cette époque, l’art de la haute joaillerie ne jure que par l’or, l’argent, les perles et les pierres précieuses. Un luxe brutal. Lalique
innove. Il réhabilite corindons, onyx, ivoire, jaspe, coraux et surtout l’opale – sa pierre préférée,
si laiteuse, si lumineuse. Et déjà le
verre, moulé, gravé ! Avec une imagination débordante, il veut « créer ce qu’on n’aura pas encore vu ». De son enfance champêtre en Champagne, il a gardé un goût profond pour la nature qu’il
développera encore dans sa propriété de Rambouillet. Bosseur acharné, il croque sur le vif à la gouache fleurs et insectes, phalènes et libellules,
exalte la beauté cachée des
scarabées et des sauterelles, dont il fait pour la femme une parure enchantée, incroyablement poétique. En obéissant toujours à la règle des trois F – « femme, faune, flore » – qui est encore
aujourd’hui le leitmotiv de sa maison. Un critique dira de lui qu’ « il est le seul de l’école naturiste à avoir su faire passer sur le monde un frisson de beauté nouvelle sans tomber dans le
pédantisme botanique ». Et vlan pour Emile Gallé ! Comblé d’honneurs, devenu la coqueluche des esprits novateurs, ainsi que des comtesses et riches Américaines qui font le Tout-Paris, les Natalie
Clifford Barney ou les Liane de Pougy, René Lalique s’installe place Vendôme.
Le fameux Calouste Gulbenkian, le
milliardaire de l’ « or noir », collectionne ses œuvres : ce qui nous vaut aujourd’hui de pouvoir en admirer une centaine à la Fondation Gulbenkian, à Lisbonne. Les grands musées lui passent
commande. L’Exposition universelle de 1900 voit son apothéose, à quarante ans : les foules se pressent avides devant les femmes papillons de sa vitrine, il est nommé « le chef d’école de l’Art
nouveau ». Et c’est là que ce génie inventif crée la surprise !
De plus en plus fasciné par l’art subtil de la
transparence, doué aussi pour pressentir les nouveaux marchés, il va se détacher du bijou pour se vouer à une unique passion : le verre !
Dans la maturité de la cinquantaine, le voilà qui passe au
statut d’industriel créateur, avec une petite verrerie à Combs- la-Ville, puis une usine qu’il fait bâtir sur six hectares à Wingen-sur-Moder, en Alsace. Il est le premier à appliquer au verre la
technique de la cire perdue jusque-là réservée au bronze. S’étant lié d’amitié avec le parfumeur François Coty, son voisin place Vendôme, il se lance dans le flaconnage industriel de parfums, un
marché qui va faire fureur.
Durant les Années folles, il s’engouffre dans la
vogue des mascottes de calandre, ces bouchons de radiateur dont raffolent les riches conducteurs de Delage ou d’Hispano-Suiza, André Citroën en tête.
Il s’ensuivra toute une gamme de coupes, objets pour
la table, luminaires, vases aux lignes épurées Art déco, dont certains comme le vase Bacchantes, conçu en 1927, est devenu le best-seller de la maison, sa production n’ayant jamais été
interrompue. Il participe aussi à de grands travaux d’architecture (l’Orient-Express, le paquebot Normandie, l’église Saint Matthew à Saint-Hélier, le palais du prince Asaka, devenu le Tokyo
Metropolitan Teien Art Museum, etc.
Aujourd’hui encore, dans l’usine de Wingen-sur-Moser, où travaillent 350 employés parmi lesquels huit Meilleurs Ouvriers de France, le savoir-faire Lalique s’exprime essentiellement dans les
contrastes du cristal satiné et transparent dont il avait fait sa signature. Maîtres verriers de père en fils, les artisans de cette région de Saverne apprennent sur le tas tous les codes d’un
art extrêmement physique et exigeant. En perpétuant, dans leurs nouvelles créations, l’étonnante modernité du fondateur.
Des créations qui ont leurs inconditionnels : Karl Lagerfeld ne boit son Coca Light que dans le verre Langeais. La débordante vitalité créatrice de René Lalique allait de pair avec un
tempérament fougueux de séducteur. « Comme je peux faire souffrir, hélas ! Celle qui peut m’aimer... », Soupirait-il dans une lettre. Imaginée pour une jeune Française, avec laquelle il eut une
liaison secrète à Londres en 1905,
sa sublime broche en verre sculpté Le Baiser fut ainsi offerte au musée des Arts décoratifs en 1960 par le fils né de ces amours, René Le Mesnil. En 1902, René Lalique avait pourtant épousé
Augustine Ledru, qui lui donna deux enfants, Marc et Suzanne. A la mort de l’artiste verrier, en 1945, Marc prit la succession de son père, en explorant à son tour le cristal, puis sa propre
fille, Marie-Claude – disparue il y a deux ans sans héritier –, prit le relais.
Aujourd’hui sous la présidence d’Olivier Mauny, la société Lalique continue, dans l’esprit du maître, de prendre la lumière à ses pièges de cristal. Au grand bonheur des Russes et des Chinois, de
plus en plus gourmands d’un art intemporel.
joli brule- parfum