UNE LEGENDE DU CINEMA
Marlon Brando naît le 3 avril 1924 à Ohama, dans le Nebraska.
Il était le 3ème enfant mais le premier garçon. Son père Marlon Brandon Sr. était fabricant de
produits chimiques et sa mère Dorothy Pennebaker comédienne. Devant ses mauvais résultats scolaires, son père décide de lui faire donner une instruction plus rigoureuse et l'inscrit à l'Académie
Militaire de Shattuck à Faribault dans le Minnesota. Marlon y continue sa vie turbulente et il est exclu de l'Académie Militaire.
En 1943, Marlon Brando part alors pour New York et s'inscrit à la New York Art Student's League.
Passionné par le théâtre, il devient liftier pour pouvoir poursuivre ses études d'art dramatique.
Il joue sur scène “Bobino” de Stanley Kauffmann, “Twelfth Night” de William Shakespeare, “I Remember
Mama” de John van Druten, “Truckline Cafe” de Maxwell Anderson, et rencontre à cette occasion Elia Kazan.
On le voit aussi dans “Candida” de G. B. Shaw, “A Flag Is Born” de Ben Hecht qu'il interprète aux
côtés de Paul Muni, “L'Aigle A Deux Têtes” de Jean Cocteau. Elia Kazan l'engage pour être le héros d' “Un Tramway Nommé Désir” de
Tennessee Williams (1947). Ses performances attire définitivement l'attention sur lui au cours des 855 représentations de la pièce.
Fred Zinnemann décide alors de le faire débuter au cinéma dans “The Men” (1950), et lorsque l'année
suivante Elia Kazan tourne une version cinématographique de “Un tramway Nommé Désir”,
c'est évidemment à Marlon Brando qu'il fait appel. C'est le début d'une fulgurante carrière marquée par 2 Oscars :
“Sur Les Quais” et “Le Parrain” et une turbulente vie privée.
Après de nombreux succès commence la période noire redoutée des comédiens :
“Les Révoltés Du Bounty”, une superproduction de 20 millions de dollars, “Le Vilain Américain”, “Les Séducteurs” et “Morituri”. Ce fut aussi le début de son engagement politique auprès des
minorités noire et indienne (culminant en 1973 avec le refus de l'Oscar décerné pour son rôle dans “Le Parrain”). Quand le cinéma reprit ses droits, l'acteur renoua enfin avec le
succès.
Avec le shérif refusant tout compromis face aux habitants d'une ville raciste dans “La Poursuite
Impitoyable”, l'officier tourmenté par son homosexualité dans “Reflets Dans Un Œil D'Or”, le domestique pervers du “Corrupteur”, Marlon Brando prouva qu'il n'avait rien perdu de son
génie.
Pourtant considéré comme fini, il revint en force grâce à Francis Ford Coppola, qui l'imposa dans “Le
Parrain” avec sa géniale interprétation d'un mafioso vieillissant
Don Vito Corleone, puis sous la direction de Bernardo Bertolucci qui, dans “Le Dernier Tango À Paris” lui offrit une composition bouleversante.
Remis en selle, Marlon Brando s'auto-parodia en tueur professionnel dans “Missouri Breaks” avant d'improviser le rôle du colonel Kurtz dans “Apocalypse Now”. Auparavant, il était encore
brièvement apparu dans “Superman Le Film”. Huit ans séparent “La Formule”, aux côtés de George C. Scott, d' “Une Saison Blanche Et Sèche” qu'il accepta pour ses affinités avec le rôle d'un avocat au service des
minorités opprimées.
Sur le tournage de “Don Juan De Marco”, il s'était lié d'amitié avec Johnny Depp, qui lui fit jouer un
producteur de snuff movies dans son 1er film de metteur en scène : ”The Brave”. Auparavant, Marlon Brando était encore apparu dans” Premiers Pas Dans La Mafia” où, face à Matthew Broderick,
il parodiait son personnage du “Parrain”.
Mais sa rencontre avec Robert De Niro dans “The Score”, son dernier film, ne tint pas toutes ses
promesses.
La gloire, les tragédies, l'argent, la ruine, la beauté, l'obésité… Une vie qui se décline comme un
roman.
L'année 1972 sera une année charnière dans sa carrière et dans sa vie. Par rapport à d'autres
stars, il n'acceptait déjà pas beaucoup de rôles, dès lors il va ralentir sensiblement ses activités.
En 1979, on l'annonce en tête de distribution pour le film de l'année “Apocalypse Now” de Coppola
: Palme d'Or au festival de Cannes. Il a exigé et obtenu un million de dollars d'avance ce qui était à l'époque une fortune considérable. Et lorsqu'il arrive sur le plateau, Coppola
constate que son acteur a pris… 40 kilos!
Côté mauvais caractère, rien n'est arrangé. Il lit le script, le refuse et menace de s'en aller en gardant l'avance. Aux tournages, il arrive en retard et régulièrement ivre. Ce tournage
appartient à la légende du cinéma.
Prévu pour durer 6 semaines, il s'est étalé sur 16 mois, entre mars 1976 et août 1977. Situés aux
Philippines, les plateaux de tournage ont dû subir rien de moins qu'un ouragan, la crise cardiaque de leur interprète principal Martin Sheen qui a été cachée à la production pour un
Francis Ford Coppola terrifié à l'idée d'un arrêt du film.
L'attitude de Marlon Brando qui ne connaissait pas son texte et avait à peine lu le script avant de
débarquer, les problèmes de drogues divers et variés. Décrit par de nombreux témoins comme de plus en plus mégalo et paranoïaque au fur et à mesure du tournage, Francis Ford Coppola a investi une
grande partie de son argent personnel dans l'aventure, menacé à plusieurs reprises de se suicider et perdu plus de 40 kilos.
Finalement, Brando sera bien en tête du générique mais avec un rôle réduit à sa plus simple
expression. Le service marketing de la Paramount s'y entend pour transformer l'incident en avantage. Voici le grand retour du grand Brando.
On ne le sait pas encore, mais c'est aussi, à un film allemand près, le dernier avant 10
ans.
En 1982, âgé de 62 ans, l'acteur s'est retiré loin de tout. Il vit en solitaire dans une île du
Pacifique : Tetiaora.
Il accepte la visite d'un journaliste du Time qui décrit l'endroit : “Une hutte au toit de chaume, un bout d'une plage. Ameublement : un lit avec moustiquaire, un réfrigérateur et un fourneau à
gaz. Une salle d'eau séparée de la pièce par un mur”.
Parfois, ses affaires ramènent Brando aux Etats-unis. Ses amis affirment qu'il ne tournera plus.
Lorsqu'on le contacte, il réclame des cachets astronomiques persuadé de décourager les producteurs.
Peu de temps avant sa mort, Marlon Brando, quasi impotent dans sa maison de Beverly Hills, avait prêté
sa voix à un personnage de dessin animé dans “Big Bug Man”. Un réalisateur tunisien l'avait également convaincu de lui consacrer un film.
Souffrant d'insuffisances respiratoires, il disparut le 1er juillet 2004 suite à une embolie
pulmonaire. Ses cendres furent dispersées au large d'un atoll du Pacifique qu'il avait acquis en 1966. Pour beaucoup, il demeure le plus grand acteur de sa génération.